« Les enfants, pendant les premières semaines du voyage, on va éviter les salades, légumes lavés à l’eau et ne pas boire d’eau du robinet »
Eh oui, il faut bien que notre système digestif de petit français s’habitue à la « faune » locale présente dans l’eau. Ce serait dommage d’être malade dès le début non ?
Cette bonne résolution a été prise dans l’avion en direction de la Colombie.
Dès le petit déjeuner de l’hôtel le lendemain matin, les bons fruits fraichement lavés sont engloutis et le jus d’orange (style Tang pour ceux qui connaissent) était clairement coupé à l’eau.
Une semaine de plus de joyeux écarts à cette règle de base pour que l’on profite tous les quatre, chacun son tour, d’une bonne tourista ! Ça, c’est fait !!
« Soyons prudent, ne roulons jamais de nuit et il faut avoir trouvé un bivouac avant 16H »
On avait pourtant prévu un peu de rab pour cette première vraie étape entre Santa Marta et Puerto Columbia.
Un premier arrêt imprévu mais très sympa avec une famille Colombienne en 4×4 nous faisant de grands signes sur le bord de la route. « Tu crois qu’ils sont en panne ? » « On s’arrête, on verra bien ». Eh non, ils n’étaient pas du tout en panne. Ils nous avaient doublé un peu auparavant puis s’étaient connectés avec leur iPhone sur le blog. Comme les vidéos ne sont pas en espagnol, ils voulaient simplement en savoir un peu plus et parler du voyage, séance photo en prime …
La traversée de la grosse ville Baranquilla a pris plus de temps que prévu, avec des passages rigolos sur des routes inondées, ravi d’être haut sur roues dans ces cas là !
On loupe une bifurcation, le temps de faire demi-tour il est déjà 18H et il fait nuit !
Heureusement, on sait ou l’on va car le prof de Surf Colombien à Santa Marta nous avait indiqué un endroit familial dans le village de Salgar pour camper.
L’arrivée de nuit dans le village de Salgar est tout simplement ce qu’on ne veut pas faire de nuit. Des rues étroites, des branches trop basses que l’on arrache allègrement au ralenti avec le camion qui fait 3,50m de hauteur et on retient notre souffle à chaque fil électrique qui traverse la rue en espérant ne pas l’emporter avec nous …
Ouf, l’adresse indiquée est en vue mais pas de bol le portail d’entrée est trop étroit pour que l’on entre. De toute façon, le gardien nous explique que le camp n’est ouvert que le jour, pas moyen de dormir sur place. En voyant les gars bien imbibés devant l’entrée, on a aussi du mal à trouver l‘aspect familial que l’on nous avait décrit.
La leçon du jour: Pour les adresses de campement, mieux vaut prendre les infos d’autres voyageurs !
On s’installe sur un bout de plage un peu plus loin mais très vite la police débarque :
« Es peligroso de dormir aquí porque hay un riesgo de atraco »
On comprend que c’est dangereux mais il nous manque le mot « atraco». C’est qu’on progresse en espagnol quand même ! Un petit feuilletage de dictionnaire plus tard et on a la traduction.
Atraco = attaque / hold-up / agression
C’est qu’on n’a pas trop envie de se faire braquer nous ! Les gentils policiers nous proposent de nous escorter jusqu’à une plage plus sure. Vamos ! On les suit. C’est excellent de refaire la même route étroite mais avec la moto de la « Policía », gyrophare en action, qui nous ouvre la route.
La plage en question est celle située en plein centre du village, nous qui avions cherché à nous éloigner un peu de la foule, raté !
« Pas de braquage ici, vous êtes certain, car il y a beaucoup de monde quand-même ? » …
« Non, pas de danger ici car notre commissariat est à 200 mètres »
Nous voici enfin posé ! Imaginez le bivouac : Le bruit des vagues d’un côté, couvert par les décibels (le mot est faible) de la musique des bars de l’autre côté. Et bien sur plein de nouveaux amis qui viennent voir le camion avec le lot de questions habituelles. Pendant ce temps, les enfants se sont fait des copains et malgré le barrage de la langue, jouent à chat (ils appellent ça trap-trap de nos jours). Lucile se fait même offrir un joli bracelet.
Finalement, ce n’est pas le lieu de camp idéal mais c’est quand même très sympa de se retrouver au contact des Colombiens qui ont tous été jusqu’à présent très très cool.
D’autres gentils policiers sont aussi venus frapper à la porte du camion vers minuit pour nous prévenir qu’on avait oublié de rentrer l’échelle et nous rappeler que pas de souci, ils ne sont pas loin et font des tours de ronde. Merci les gars …
Vive l’imprévu !
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